Les grandes figures du folk revival : passeurs de traditions et visionnaires
Woody Guthrie : « Cette machine tue les fascistes »
Difficile de parler de folk revival sans évoquer Woody Guthrie, figure phare du folk américain. Né en 1912, Guthrie a inscrit dans ses chansons les récits des travailleurs américains, souvent marginalisés et réduits au silence. Son célèbre morceau, This Land Is Your Land, est devenu un hymne quasi universel.
Armé de sa guitare sur laquelle il avait inscrit « This machine kills fascists » (cette machine tue les fascistes), Woody Guthrie était plus qu’un simple chanteur : il incarnait un esprit de résistance. Pour lui, la musique folk était un moyen de rassembler les gens et de véhiculer leurs histoires. Grâce à son œuvre prolifique, il a inspiré des générations, notamment Bob Dylan, une autre figure incontournable du folk revival.
Joan Baez et la force des racines vocales
Joan Baez, connue pour sa voix envoûtante et cristalline, a joué un rôle déterminant dans la diffusion du folk revival dans les années 1960. Elle a non seulement puisé dans le répertoire traditionnel américain mais a aussi cherché à internationaliser le mouvement en introduisant des chansons d’Amérique latine et d’autres régions du monde. Par sa voix et son engagement politique, Baez a défendu des causes liées aux droits civiques et aux luttes pacifistes, faisant du folk une arme pacifique mais puissante.
Elle a également été à l’origine de collaborations marquantes, notamment avec Dylan, apportant davantage de visibilité au mouvement.
The Dubliners et la résurgence des traditions celtiques
De l’autre côté de l’Atlantique, en Irlande, The Dubliners, formé en 1962, a joué un rôle capital dans la résurgence de la musique folklorique irlandaise. Le groupe a redonné vie aux jigs, reels, ballades et sea shanties, jusqu’alors peu diffusés en dehors des cercles traditionnels.
En particulier, leur interprétation de Whiskey in the Jar et The Wild Rover est devenue emblématique, séduisant à la fois les passionnés de musique traditionnelle et un public plus large. Leur style, qui mêlait respect des traditions et arrangements accessibles, a mené à ce qu’on appelle parfois une « mondialisation » du folk celtique.